Village market: le temple de la consommation

Hier dimanche, j'insiste: je veux sortir, faire quelque chose. D'accord il fait moche, mais sortons de cette maison! Les vieux qui me servent de colocs (hihi!), avaient une flemmasse légendaire et ne s'était pas remis de la soirée de vendredi... Nous voilà donc parti pour Village Market: ça sortira la chieuse, on y mangera un bout et après on ferra les courses pour le couscous. Ça me va très bien: je ne me suis toujours pas remise de ma nuit dans la brousse (zut ca aussi il faudra raconter) et en plus on me promet des magasins européens...!!!

Je n'ai pas été déçue: j'ai fait un saut dans un autre monde. Beaucoup de blancs, trop de blancs pour être vrai, des expatriés essentiellement et également des Kenyans qui se montrent, et oui apparemment c'est "the place to be" quand on est riche et qu'on veut le montrer. Un gigantesque polygone, ouvert, avec des magasins pour tous les goût: un peu de luxe, de l'européen, de la déco, du magasins bauf, du magasins BIO, un supermarché,une piscine pour les gamins, des galeries d'arts (seule chose sympathique ma foi et encore très conventionnelles). Et au centre le comble de l'endroit où tu ne voudrait pas être: une gigantesque place avec une multitude de resto, se revendiquant de toutes les gastronomies du monde. On jette notre dévolu sur le kebab. Il faut se battre pour une table et supporter le bruit ambiant, sans compter la bouffe relativement cher et pas terrible... Heureusement une Tusker peut sauver n'importe quel repas!
Cet endroit sonne faux, ressemble à un parc d'attraction, un attrape touriste, un attrape expatrié, bien caché au milieu du quartier des maisons des ambassadeurs. Tu peux tout y trouver mais pas à n'importe quel prix, c'est bruyant et cher et ça ressemble tellement à tout ce qu'on connait poussé à son extrême. Une petite bouffée de tout ce qu'on aime en Europe, et en fait de ce qu'on n'y trouve pas, parce qu'on n'aurait pas osé...

Alors voilà, promis je n'y irai plus, bien que la route était fort jolie, sauf quand je serai en manque d'achats compulsifs. Un petit tour à Mango ou je paierai une fortune un t-shirt, prendrai une bonne respiration et je retournerai heureuse dans mon jardin tout mignon écouter les oiseaux. On ne m'aura qu'une fois!