J4 - Marsabit - Kalacha - l'étape qui à elle seule justifie tout un voyage
rAvant de partir, passage au poste de police pour savoir si la route est sûre, s'il faut être accompagné. C'est une région un poil instable où les cheftas (ouun truc comme ça) font des descentes régulièrement pour entre autre voler du bétail. Il vaut mieux ne pas se trouver là à ce moment là, surtout que le bétail est bien gardé: à la kalachnikov! Ils sont étonnés de notre visite et récupèrent...pour nous sécuriser Petit jeu:
1/ nos passeports
2/ nos numéros de téléphone
3/ nos cartes de visites
4/ nos numéros de plaque d'immatriculation
Au moins ils nous permettent de nous décider: ce sera le désert! Une fois de plus les paysages sont tellement variés: forêt de Marsabit, désert volcanique, désert de pierre, de sable, oasis, mirages... Et puis de nouvelles bestioles: des dromadaires par troupeaux de centaines avec leurs chameliers armés et famélique.
Troupeau de dromadaires assez imposant
On rêve de s'arrêter tous les 3m pour prendre des photos, c'est malheureusement impossible la route est soi-disant difficile (en saison des pluies ça doit être le cas). Les maisons en torchis ne sont plus couvertes de sac plastiques, mais de tissus, c'est plus agréable.
Maison à Kalacha
Au déjeuner on a une surprise: un passager clandestin c'est glissé dans un sac un dos, c'est visqueux, c'est bruyant et ça n'aime pas le désert... Tant pis pour lui ça sera sa nouvelle maison.
Pauvre crapaud!
On continue notre périple et de perdre 2 ans tous les cents mètres, j'ai 5 ans et tout est beau, heureusement que je ne suis pas américaine sinon ça aurait donné quelque chose comme "oh my god, oh my god, oh my goooooooooooooood".
Quelques un des paysage sur la route
Zut on est déjà arrivé à Kalacha.Mais non! On refait un tour de manège? Pas le temps il faut trouver un endroit où dormir. On cherche la mission catholique. On tombe sur une église splendide, toute en pierre, avec de superbes peintures dedans et Jésus est noir (c'était la première église que je visitais mais apparemment c'est assez rare et plutôt spécifique des églises "éthiopiennes")!
L'église de Kalacha et ses peintures
C'est le moment de dire que depuis Marsabit dans le moindre village traversé dès que le nombre de case dépasse 10, il y a une église et une mosquée. Kalacha est une "grande ville": une mosquée, une église et un temple. C'est incroyable, plus je vis dans ce pays plus je me rends compte de l'omniprésence de la religion. Revenons à nos dromadaires. L'église est belle mais ce n'est pas celle où il y a un campement. Et là on tombe sur le missionnaire et son superbe campement avec avec avec: une piscine! au milieu du désert! En plus il nous file des lits de camp et dodo à la belle étoile. Peut-être qu'un jour je vous avouerais comment dans la nuit j'ai cru que les somaliens attaquaient, mais pour l'instant je vais éviter de me ridiculiser une fois de plus.
Je préfère développer sur le missionnaire. Américain, né au Kenya revenu s'installer à Kalacha avec sa femme et ses cinq enfants. Il force l'admiration: c'est que Kalacha c'est le bout du monde, il n'y a rien et tu es à trois heures de route de Marsabit quand tout va bien. Il a fait son campsite avec toilettes, douches et piscine, il a même des bandas. Et il enseigne la mécanique aux mecs du village. Il nous vend des gourdes, de la vannerie. Bref ça force l'admiration et surtout le respect. Profondément agnostique, je suis en train de prendre doucement conscience de ce que la foi peut amener à faire en bien.
A Kalacha il y a un lodge où on peut boire des boissons fraîches! Youra. Sur le chemin une fois de plus je joue les pessimistes et (pour une fois) j'ai raison: "même s'ils ont des boissons fraîches vous croyez qu'ils en auront neuf?" Ah bein non ils en ont sept! Dommage! Le lodge est vide, délabré, les matelas moisissent, les toits sont troués.Ça devait pourtant être carrément pas mal.
La piscine bar du lodge délabré
Oui mais voilà, la communauté qui s'en occupe n'a pas vraiment l'argent pour remettre en état, ne sait pas forcément faire puis les touristes manquent. Kalacha a beau être une étape sur la route du Turkana, un campsite, deux sites de bandas et un lodge c'est trop. Sans compter que le trip se fait plutôt en routard, ce qui ne favorise pas le lodge à 80$ la nuit face au campement à 500KES (je vous laisse faire l'effort de conversion).
Demain on devrait atteindre notre objectif, alors une soupe et au lit!
PS: Toutes les photos ne sont pas les miennes, je profite donc de mes camarades de voyage (merci à eux!)