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3615 my life à Nairobi
24 mai 2011

Western Trip

On avait promis à notre ancienne voisine d'aller la voir à Eldoret. Ca nous disait bien, mais Eldoret c'est pas très band**t comme ville. Ni une, ni deux, je trouve la solution: profitons-en pour nous ballader dans le coin, il y a pas mal de choses à faire.

Voici le petit itinéraire que je nous avais concocté:

  • Nairobi-Kisumu: by bus pour les paysages et le lac Victoria
  • Kisumu-Kakamega: en matatu (toutes les blagues sur Kakamega ont déjà était faite mais si tu te penses inventif et original, fais toi plaisir dans les commentaires)
  • Kakamega-Eldoret: en Matatu

 Trajet

Ca c'était l'idée initiale: "on se la joue routarde un max". Ouais sauf que se la jouer routarde quand justement dans le guide du même nom il y a pas une seule info pour aller de Kakamega ville à la forêt (honteux entre nous soit dit), que les gens qui l'ont fait t'expliquent qu'il faut une journée entière car les matat ne sont pas légions, que tes collègues de travail t'expliquent que la route est dégueulasse et que c'est un coup à mourir bein on a changé notre fusil d'épaule en remplaçant matatu par taxi. Ouais enfin ça c'était le plan 2, parce que dans la réalité....

Commençons par le début. Dimanche matin, après une nuit de 4h pour la moins vaillante et 3h pour la plus nous voici dans notre bus pour Kisumu. On se réjouit de l'idée géniale de moi-même: prenons le bus pour voir le paysage qui se transforme en "on a pas loin de 8h pour finir notre nuit". On ne dormira pas tant que ça (bien que la plus vaillante se soit transformée en la moins vaillante), non pas à cause d'un chauffeur fou, qui était plutôt prudent ou du manque de confort mais parce que les paysages valent effectivement le détour. J'ai découvert par exemple que sur une partie de la route il y a des gens qui vendent des carottes, j'avais vu des tas de fruits et légumes en vente sur les bords de route, mais les carottes, jamais. Puis Kericho et ses plantations de thé au vert suréalistes c'est joli. Non pas de photo, je me sentais pas de faire la paparazzi avec mon gros appareil déjà qu'on faisait un peu tache dans le bus, et Léa n'a pas eu la force/le courage de sortir son bébé appareil pratique pour les photos volées. Ensuite il y a eu l'orage de grêle, ça c'est le moment où on a perdu Léa. Puis les paysages toujours aussi montagneux avant d'arriver sur Kisumu.

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Kisumu vu de notre chambre d'hôtel et ses boda boda

Pas de long stop prévu dans cette ville, juste une nuit et une envie de voir le lac, en peu en mode "touriste japonais" certes mais tant qu'à être dans le coin autant en profiter. Léa tente de m'assassiner en me forcant à prendre un boda-boda (taxi vélo) pour aller à notre hôtel, mais la circulation à Kisumu est quand même bien meilleure que celle à Nairobi et nous survivons. Petit tour au marché sympathique avant une sortie au restaurant, ah bein non voici l'orage du siècle qui s'abat sur la ville, les arbres sont à deux doigts de se faire arracher, ça sera sandwich dans la chambre d'hôtel en jouant à la bataille. On a les soirées qu'on mérite...

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Kisumu et le lac Victoria

Lendemain matin, on saute dans notre taxi qui nous emmène à un super point de vue sur le lac Victoria, pas le mieux, mais la flemme de faire un détour de 30 km puis je suis déjà un peu malade. Léger malentendu avec le chauffeur de taxi qui pensait qu'on voulait aller à Kakamega town et non pas 20 km plus loin à la forêt. Genre on avait besoin de ça pour lui... 200KES plus tard nous voilà à la Forest Rest House, une maison surélevée qui a vue sur les arbres. C'est le moment où on perd Clochette, malade comme un chien qui se demande bien pourquoi elle est venue jusqu'ici pour passer sa vie dans des toilettes alors que Nairobi c'était très bien pour ça (je préfère parler de moi à la troisième personne quand il s'agit de sujets aussi glamours).

Lendemain matin, 5h départ pour la rando. En warior que je suis, j'arrive à me lever et à mettre mes chaussures de marche, motivée comme jamais. De nuit on voit pas grand chose, mais l'objectif est d'atteindre le haut de la coline à l'heure pour assister au lever de soleil, que je savais grandiosse grâce à flickr et sa géolocalisation. La coline fut dur à gravir vu mon état, mais le spectacle en vaut le détour: l'évaporation qui s'élève de cette forêt donne un côté "Princesse Mononoké" au paysage. On ne s'en lasse pas.

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Dur dur de choisir, vue de la forêt de Kakamega au lever du soleil

Pour la partie petite histoire. La forêt s'étendait jusqu'au Congo (lequel le guide ne le dira pas), de 2400 km2, elle est passée à 230km2, il y pleut 2000mm par an. C'est la seule forêt primaire au Kenya. Il y a deux parcs, le national et l'autre, le national est géré par KWS et l'autre par les forêts. L'avantage du dernier est une entrée à 600 KES (par contre les guides sont hyper chers) contre 25USD pour l'autre, mais d'après notre guide, un accord aurait été trouvé pour que les deux soient réunis et que KWS prenne soin des animaux et les forêts de la flore. Logique!

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Les sous bois

Après la coline, petit saut dans des galleries d'anciennes mines, bourrées de chauve-souris, l'odeur en moins. Puis on continue la rando jusqu'à la rivière Yala qui marquerait la frontière du vrai west Kenya avec le faux. On peut observer quelques singes (colobe blanc, blue monkey, red tail monkey), oiseaux et papillons parmi les nombreuses espèces qui habitent la forêt (pas moins de 400 espèces de papillons et 300 d'oiseaux). Après une rando de 8h nous revoilà à la Forest Rest House pour un repos bien mérité en attendant le taxi qui doit venir nous chercher.

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La rivière Yala

C'est là où la blague commence. Le garçon est bien là mais sans voiture. Il tient un discours incohérent, pour ma part je le soupçonne de khater et d'être complètement défoncé. Un coup c'est "j'ai pas réussi à vous joindre pour savoir ce dont vous aviez besoin exactement", une fois qu'on lui rétorque le coup de fil du matin intercepté juste à temps en haut de la coline on a droit à "je pensais que vous vouliez que je vous accompagne dans le matatu", puis "j'ai cru que vous vouliez que je vous fasse visiter la forêt". Nous voilà donc partie pour le plan C, qui en fait n'est que le plan A: matatu. Comme il pleut nous ne pouvons pas prendre les piki piki pour faire les 18km qui nous séparent de Kakamega town, on trouve donc un taxi qui surfacture mais bon on est un peu pas en en position de négocier. Le garçon gentil nous pose à la station de matatu dans un shuttle, il est 17h30, je pense encore pouvoir arriver à Kakamega à une heure raisonable. C'est sans compter le temps qu'on remplisse le matat. Les shuttle comportent 11 places, et normalement il y a exactement le nombre de personne, sauf que là nous sommes 14, oui mais dans les matat à 14 places ils sont 30 et les derniers sont accrochés à la porte alors... A 18h30 on décolle, la route qu'on nous promet dégueulasse est plutôt bonne, exceptée une petite partie avec des grosses bosses partout. A 21h on est à Eldoret, saines et sauves, sauf qu'on nous a pas déposé à l'endroit indiqué, nous voilà donc à attendre Cosy, sous les interpellations des chauffeurs de taxis.

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Red Tail Monkey - crédit photo Léa

Elle nous emmène probablement dans l'hôtel le plus cher de la ville, avec des cafards dans la salle de bain (oui Léa je t'ai pas dit, j'ai gardé ça pour moi) et des draps avec des traces douteuses, sans moustiquaire et des moustiques non seulement en nombre, mais coriaces en plus. Ca fait 48h que je n'ai pas mangé, nous allons donc dans un club sympa qui nous sert le meilleur poulet que j'ai jamais mangé au Kenya. Sauf que ça passe moyen une fois de plus...

Après une nuit agitée à cause des moustiques, nous partons à Iten au Kerio View Point: magnifique point de vue sur la vallée du Rift, avec des bungalow apparemment faits pour les amoureux qui veulent un wkd tranquille. On en prend plein la vue, c'est fort sympathique. Pour moi la suite sera sieste et tentative d'ingestion de nourriture, pour Léa et Cosy ça sera ballade en ville et boite de nuit.

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Kerio View Point

Le lendemain départ pour Nairobi, l'aéroport d'Eldoret semble tout neuf, probablement le plus beau jamais vu ici, mais toujours zéro sécurité: prendre l'avion avec une bouteille de coca en verre: check. La vue de la salle d'attente est incroyable on se croirait pas vraiment en Afrique. L'avion est gigantesque: 36 places.

Un article fort long, pour un périple éprouvant (surtout malade) mais vraiment très cool. Maintenant il parait qu'il faut que je retourne à Eldoret voire à Kabarnet saluer la maman de Cosy qui veut tuer le poulet: des idées de trip pour en profiter un max?

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Commentaires
C
Mais trop pas maman Léa et surtout n'oublie pas "j'ai la carte flying doctors dans mon sac".:D
L
Wa mais je prends trop cher dans ce post! Tout ça parce que j'ai ronflé sur ton épaule/manqué de te tuer à vélo/filé en boîte quand tu agonisais. Non, sinon, là j'ai gloussé toute seule devant mon ordi, mais je rigolais moins quand tu étais au fond de ton lit à Kakamega... Bises poulette.
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